Un site réalisé par la Ville de Fleury-sur-Orne
A B F L O

La libération

Carrière 3En 1944, après le débarquement des alliés le long des côtes normandes le 6 juin, Fleury attend sa libération. La nuit du 5 au 6 juin fut très mouvementée par le bruit des avions. Dans la journée du mardi 6 juin, des avions alliés survolent Fleury, lâchent leurs bombes au-dessus de la route d’Harcourt pour bombarder Caen. Dans la matinée, le magasin d’alimentation situé sur la Place est pris d’assaut par des habitants qui liquident leurs tickets de rationnement afin de se procurer des réserves pour les jours suivants. L’après-midi des réfugiés arrivent par centaines, les personnes âgées dans des brouettes, les jeunes enfants dans des poussettes. Fuyant les bombardements, les habitants de l’agglomération caennaise prirent le chemin de l’exode vers les carrières souterraines pour y trouver refuge. Commence alors pour ces réfugiés de longues semaines d’angoisse et de conditions de vie difficile.
Durant la nuit du 18 au 19 juillet, les neuf régiments des trois brigades de la 2 division d’infanterie canadienne se préparent à libérer le sud de Caen avec pour objectif la cote 67. Les régiments Black Watch et Calgary Highlanders traversent l’Orne puis escaladent les hauteurs de Vaucelles sous le feu des obus et des balles allemandes. Pendant ce temps, les troupes de la 6 brigade opèrent plus à l’est. Le 19 juillet, au lever du jour, alors que les combats font rage sur les hauteurs de Vaucelles, le régiment de Maisonneuve principalement composé de Québécois, se prépare à son baptême du feu. Quittant leur retranchement près de la prison vers 10 heures, les hommes du régiment de Maisonneuve traversent le pont Bailey mis en place quelques heures auparavant par le génie canadien. Le docteur Robert installe son poste de soins à la croisée des routes 158 et 162 (actuel carrefour rue de Falaise-Boulevard Lyautey). À 13 heures, sous la supervision du commandant Bisaillon, les compagnies A (major Dugas) et C (major Ostiguy) prennent la route de Thury-Harcourt alors que les compagnies D (major Léon Brosseau) et B (major Massue) utilisent une petite route secondaire sur la droite avec pour objectif la partie basse de Fleury-sur-Orne.
Sous une pluie d’obus et de mortiers, les troupes canadiennes disputent aux Allemands l’occupation des maisons bordant la route. Les rafales des mitrailleuses déchirent l’air, les blessés attendent les premiers soins, près d’eux gisent leurs camarades morts. Sur la gauche, le village d’Ifs est en feu alors que le Black Watch arrive à Saint-André. À 16 heures, la compagnie C du major Ostiguy, aidée des lieutenants Mathieu et Robert, atteint l’objectif, chaque maison de Fleury est inspectée. Le curé Saussaye et les habitants de Fleury, réfugiés depuis début juin dans les carrières, apprennent avec soulagement la fin de leur exil souterrain tandis que les Allemands se replient sur Étavaux. Gérard Marchand, aumônier du régiment de Maisonneuve, dit une prière avant l’ensevelissement des soldats canadiens tués au combat.Carrière 2
Le 24 juillet, le régiment québécois participe à l’opération Spring. Le vendredi 29 juillet, vers 16 h, une attaque surprise, dirigée par le major Vallières suivie d’une autre attaque dans la nuit de vendredi à samedi entraîne la capitulation des troupes allemandes stationnées à Étavaux.
Le 9 août, la 2ème division canadienne s’empare de la crête de Verrières.

La liste des Fleurysiens morts au combat pendant la première guerre mondiale

SONY DSC1914

L. CATHERINE
C. OUERNET
L. PERONNO
L. JOLINET
C. LEFRANCOIS
L. VIVIEN
J. AUVRAY
J.LAUNAY

1915

E. LEPINE
L. DESLANDES
E. HUET
C. VIVIEN
A. LEMOINE
J. LEROUX
J. GUYOT
C. LEMEE
L. VIRAY
P. DROST
A. DUVAL
C. DUBOIS
P. TILLIER
EU. GODARD

1916

P. MARION
E. LACROIX
C. JEUNIAUX
A. CONARD
L. LEBAS
C.FALAIZE
M. BAUDURET
M. LEFEVRE

1917

J. GUILLOT
I. PINAUD
H. MAHIEU
A. GEFFROY
E. VASSAL
M. JAME
R. FERET
P. FALAIZE
L. LEPRINCE

1918

ED. MARIE
EU. MARIE
H. LESOMPTIER
J. SAMSON
H. TOQUET
J. LUNEL
M. ROLLAND
A. PRINTEMPS
L. LEBAS
L. CONARD

La reconstruction

En 1945, Armand PORQUIER est élu Maire.
La Normandie a été durement touchée par les combats. La guerre s’achève, il faut alors reconstruire. La commune de Sablé-sur-Sarthe va alors parrainer la commune et apporter son soutien. La Suède décide de participer activement à la reconstruction en offrant à la Normandie, 4 crèches et 400 maisons entièrement équipées. C’est ainsi que les premières maisons suédoises furent acheminées de 1946 jusqu’en 1948 par bateau. Fleury fait alors partie des dix communes bénéficiaires.
Le 11 novembre 1948, par décision du Secrétaire d’Etat aux forces armées, Fleury-sur-Orne obtient une citation à l’ordre du Régiment. On peut y lire « Localité de la banlieue caennaise, détruite à plus de moitié par les bombardements. A eu une attitude très résistante pendant l’occupation allemande. A abrité, pendant la bataille de Caen, 6000 caennais réfugiés dans ses carrières, au profit desquels la population s’est dépensée avec dévouement. A fait preuve de courage pendant les combats et s’est remise au travail avec ardeur. »
L’activité des carrières exploitant la pierre de Caen cessa à la fin des années 1950, après la Reconstruction de Caen, le béton étant alors le matériau le plus utilisé dans la construction. Certaines seront utilisées pour la culture du champignon de Paris jusqu’en 2010.

Le massacre du gué d’Athis

En 1047, le jeune Guillaume, duc de Normandie (qui n’est pas encore Guillaume le Conquérant) aidé par Henri Ier roi de France, mit fin à la révolte des barons normands à la bataille du Val-ès-Dunes, près des villages de Chicheboville, Secqueville et Bourguébus. Du champ de bataille, les rebelles refluent en désordre vers la vallée de l’Orne en empruntant un des deux chemins antiques qui menaient au gué d’Athis, sur la rivière Orne. Ils tentèrent par petits groupes de trois à sept hommes de franchir l’Orne au gué d’Athis entre Saint-André-sur-Orne et Fleury-sur-Orne (« entre Fontenay et Allemagnes », comme il est raconté dans le Roman de Rou en 1160). Surpris par la montée des eaux et la vitesse du courant, massacrés par leurs poursuivants, les cavaliers et leurs chevaux se noient. Emportés en grand nombre par le courant, les corps des chevaliers massacrés bloquèrent le moulin de Bourbillon au niveau de l’actuelle Ile Enchantée. Guillaume devint alors le maître incontesté du duché de Normandie et GRIMOULT-DU-PLESSIS est dessaisi de sa seigneurie.

Les carrières

Au XI siècle, le carreau d’Allemagne était l’un des principaux lieux d’extraction de la pierre de Caen. L’exploitation se faisait alors à ciel ouvert. Elle servit à la construction de nombreux édifices en Normandie (ex : les abbayes de Caen) ou en Angleterre (ex : Tour de Londres).
Dans un premier temps, l’exploitation s’est faite à partir de boyaux à flanc de coteaux. Puis, à partir du XIV siècle, on exploita les carrières souterraines ; on creusa plus profondément grâce à des puits creusés à l’est de la route d’Harcourt vers la Grâce de Dieu.

L’entre deux guerres

En 1919, Alfred BOISVENEL devient Maire.
En 1921, un recensement dénombre 1200 habitants, alors qu’en 1866, on en comptait 1024 (496 hommes, 528 femmes). On trouvait un forgeron, 1 chapelier, 2 épicières, 1 charron, 1 coiffeur, 4 instituteurs, 2 boulangers, 6 aubergistes, 1 marchande de poissons, 1 de quatre saisons, des artisans du bâtiment, des employés des chemins de fer. Les hommes travaillaient dans les carrières. Les femmes faisaient de la dentelle.